Syndrome Sacro-iliaque : Les Faits Appuyés par la Science

par | Oct 10, 2023 | Massokin | 0 commentaires

À travers cet article, je tiens à clarifier certains concepts concernant le Syndrome Sacro-iliaque (SSI) en m’appuyant sur des preuves scientifiques solides. Il est essentiel de démystifier cette condition pour mieux comprendre son traitement.

Le Syndrome Sacro-Iliaque (SSI)

Cette condition, caractérisée par une douleur persistante dans la région du bas du dos, de la fesse et/ou de l’aine, persiste depuis plus de trois mois. Malgré le nombre important de personnes affectées par cette condition, il subsiste une certaine confusion au sein de la communauté scientifique concernant sa définition précise.

ette perplexité quant à la définition du SSI provient en partie de la diversité des symptômes et des répercussions qu’il engendre chez les individus qui en souffrent. Contrairement à certains problèmes médicaux qui peuvent être facilement diagnostiqués et définis à l’aide d’examens médicaux standardisés, le SSI se caractérise par une gamme variée de symptômes qui ne correspondent pas nécessairement à une seule et unique cause anatomique ou physiologique.

En effet, cette condition peut se manifester de différentes manières, allant de douleurs sourdes et persistantes à des douleurs plus aiguës et localisées. De plus, ces douleurs peuvent irradier vers d’autres parties du corps, ajoutant ainsi à la complexité de son diagnostic. Cela peut engendrer des défis pour les professionnels de la santé cherchant à définir précisément cette condition et à développer des protocoles de traitement efficaces.

Il est important de noter que, bien que la définition du SSI puisse être floue, cela ne diminue en rien la réalité des douleurs et des défis auxquels sont confrontées les personnes qui en souffrent. Au contraire, cela souligne la nécessité d’une approche holistique de la gestion du SSI, qui tient compte des aspects physiques, psychologiques et sociaux de la douleur persistante.

Anatomie 

Pour comprendre le SSI, il est primordial de saisir l’anatomie de l’articulation sacro-iliaque (ASI). Cette articulation complexe relie le sacrum, un os triangulaire à la base de la colonne vertébrale, à l’ilium, l’os large qui compose la partie supérieure du bassin. Chacun de nous possède deux ASI, une de chaque côté, ce qui confère au bassin sa stabilité essentielle.

L’ASI est renforcée par de nombreux ligaments, ce qui lui confère une robustesse considérable, mais limite sa mobilité. Cette stabilité est cruciale pour la transmission efficace des forces entre la colonne vertébrale, les hanches et les jambes. Les nerfs qui entourent l’ASI sont également abondants, ce qui explique pourquoi une irritation peut provoquer des douleurs locales ou irradiantes dans l’aine ou la fesse, comme l’ont démontré les études, notamment celle de Kurosawa et al. en 2015.

Anatomie du bassin

Évaluation de l’ASI

Comment identifier un SSI potentiel ? L’évaluation joue un rôle central dans le diagnostic de cette condition. Voici quelques éléments clés à prendre en compte :

1. Examens Médicaux : Tout d’abord, il est crucial d’exclure les problèmes de la colonne vertébrale et de la hanche par des examens médicaux appropriés. Les problèmes liés au SSI ne peuvent être diagnostiqués que lorsque d’autres causes ont été écartées.

2. Mécanisme de Blessure et Symptômes : L’histoire du patient et les circonstances de la douleur sont essentielles. Les experts, dont Visser et al. en 2022, recommandent de prêter une attention particulière aux éléments suivants :

  • Une chute sur les fesses.
  • Des symptômes qui ne sont pas “nerveux”, c’est-à-dire qui ne sont pas décrits comme des brûlures, des engourdissements, etc.
  • La capacité du patient à se pencher en avant ou à toucher le sol sans exacerber la douleur.
  • La réponse positive aux analgésiques tels que l’acétaminophène.

3. Tests Spécifiques : Le “Signe de Fortin,” un test simple, peut être utilisé pour évaluer le SSI. Combiné à d’autres tests provocatifs de Laslett, il peut aider à confirmer le diagnostic. Des recherches récentes, telles que celle de Sauressig et al. en 2021, suggèrent que si ces tests sont négatifs, l’implication de l’ASI dans le problème du patient peut être exclue avec une certitude de 92 %.

Le signe de ''Fortin''

4. Bloc Nerveux Sacro-iliaque : En cas de doute persistant, la meilleure preuve de l’implication de l’ASI est l’amélioration des symptômes après un bloc nerveux sacro-iliaque par fluoroscopie guidée, comme l’ont montré Simopoulos et al. en 2012.

 

 

Déplacement des Articulations Sacro-iliaques : Un Mythe Démystifié

Il est crucial de comprendre que les déplacements intra-articulaires des articulations sacro-iliaques (ASI) ne se produisent tout simplement pas. Une étude majeure menée par Sturesson et al. en 1989 a montré que les manipulations sacro-iliaques ne permettent pas de “remettre en place” ces articulations. Bien que ces manipulations puissent avoir un effet antalgique, elles ne corrigent pas un éventuel déplacement de l’ASI. La douleur ressentie dans la région du SSI peut entraîner des postures antalgiques, et des études telles que celles de Dreyfuss et al. en 1996 ont démontré que la douleur peut perturber la proprioception, c’est-à-dire notre perception de notre corps dans l’espace.

Thérapie manuelle pour la ceinture pelvienne

La douleur n’est pas nécessairement le résultat d’un déplacement réel de l’ASI. Le concept selon lequel le bassin doit être “replacé” peut contribuer à des problèmes psychologiques, tels que la perte de confiance en soi et la dépendance thérapeutique. Ces croyances erronées peuvent amplifier la douleur persistante, comme le montre une étude de Leeuw et al. en 2007.

Solutions Actives pour le SSI

Heureusement, plusieurs options s’offrent à ceux qui souffrent du SSI, et la plupart d’entre elles sont étayées par des preuves scientifiques. Voici quelques approches recommandées :

Exercice Physique Graduel : L’exercice est la modalité la plus éprouvée scientifiquement pour atténuer la douleur musculosquelettique persistante. Une méta-analyse de Saragiotto et al. en 2016 a confirmé son efficacité. Les physiothérapeutes ou les kinésiologues peuvent vous guider dans la mise en place de programmes d’exercices adaptés.

Éducation sur la Douleur Persistante et Thérapie Cognitivo-comportementale : Comprendre la douleur et apprendre à reprendre le contrôle peuvent désamorcer les sources d’inquiétudes et de dépression qui contribuent à la douleur persistante, comme l’ont montré des études telles que celle de Moseley et al. en 2004.

Médication  : Consultez toujours votre médecin avant de prendre des médicaments. Les anti-inflammatoires peuvent être efficaces pour réduire la douleur associée au SSI, mais leur utilisation à long terme n’est généralement pas recommandée. Une revue de la littérature de Chou et al. en 2007 en a confirmé l’efficacité.

Interventions sur les Habitudes de Vie : L’activité physique, le sommeil, l’alimentation et la gestion du stress jouent souvent un rôle clé dans la douleur persistante, comme l’ont montré des études telles que celle de Slade et al. en 2015.

Application de Chaleur ou de Froid : L’application de chaleur ou de froid peut apporter un soulagement temporaire, comme l’ont montré des études telles que celle de French et al. en 2006.

Thérapie Manuelle  : La thérapie manuelle pratiquée par des professionnels tels que les ostéopathes ou les kinésithérapeutes peut être envisagée, bien que des preuves spécifiques concernant le SSI soient encore limitées.

Automassage, Acupuncture et d’autres modalités de traitement peuvent également être explorés en fonction des préférences individuelles.

Pour les femmes enceintes en troisième trimestre, l’utilisation d’une ceinture sacro-iliaque peut être une option intéressante pour soulager les douleurs sacro-iliaques pendant la grossesse, comme l’ont suggéré Fitzgerald et al. en 2021.

Conclusion : Le Contrôle est entre Vos Mains

En résumé, le Syndrome Sacro-iliaque est une condition persistante de la région du bassin qui continue de susciter des débats parmi les experts. Cependant, il est important de comprendre que ni la colonne vertébrale ni la hanche ne sont la cause sous-jacente du SSI.

La douleur persistante est un problème complexe qui peut être abordé sous différents angles, en tenant compte des aspects physiques, psycho-émotionnels et sociaux. Votre bassin n’est pas “déplacé”, mais de nombreuses options sont à votre disposition pour améliorer votre état. Les meilleurs résultats sont souvent obtenus en combinant différentes approches et en visant une amélioration progressive à long terme.

Si vous avez besoin d’aide supplémentaire, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé compétent. Nous sommes là pour vous accompagner dans votre parcours vers le soulagement de la douleur et la restauration de votre qualité de vie.

Et si vous avez besoin d’un coup de main supplémentaire, nous sommes là pour vous !

 

Florian Carreras

Florian Carreras

Thérapeute en Masso-Kinésithérapie

Bienvenue sur mon blogue. Au plaisir de partager mes connaissances avec vous !

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