La capsulite rétractile

par | Mai 29, 2023 | Massokin | 0 commentaires

Introduction : définiton des termes

L’épaule gelée, également connue sous le nom de capsulite rétractile, est une pathologie de l’épaule caractérisée par une restriction de la mobilité et une douleur souvent intense [1]. Les termes “frozen shoulder” et “capsulite rétractile” sont utilisés pour décrire cette condition. L’épaule gelée est un diagnostic principalement clinique, tandis que la capsulite rétractile a une composante anatomique, avec des signes d’inflammation observés à l’imagerie, notamment à l’IRM, et des anomalies visibles lors de l’arthroscopie, témoignant d’une pathologie affectant la capsule [2]. Une échographie peut également révéler une image hyperéchogène au niveau de la coiffe des rotateurs [3].

Incidence et étiologie de la capsulite retractile

La capsulite rétractile affecte environ 2 à 5% de la population et semble être plus fréquente chez les femmes, avec un pic d’incidence autour de 55 ans. Elle peut être soit primitive, d’origine inconnue, soit secondaire à d’autres conditions telles que le diabète, les problèmes thyroïdiens, ou la maladie de Dupuytren. Des fractures et des interventions chirurgicales peuvent également contribuer au développement de la capsulite rétractile [4].

Plusieurs facteurs peuvent être impliqués dans l’étiologie de la capsulite rétractile. Des études suggèrent l’existence de facteurs génétiques dans le développement de la maladie. De plus, des épisodes douloureux dans les régions voisines de l’épaule, tels que le sein, le coude et la main, ainsi que des conditions telles que le diabète et les problèmes thyroïdiens, peuvent déclencher ou contribuer à la capsulite rétractile [5].

Une évolution en deux phases

La capsulite rétractile présente une évolution en deux phases. La première phase est inflammatoire, caractérisée par une augmentation progressive de la douleur et une perte de mobilité. La seconde phase est la phase de résolution, où la douleur diminue progressivement et la mobilité commence à se rétablir. Cependant, il est important de noter que la guérison naturelle de la capsule n’est pas systématique, et certains patients ne récupèrent pas complètement leur mobilité [6].

Réeducation et traitement 

Traitement par exercices et étirement

La rééducation précoce et régulière joue un rôle essentiel dans le traitement de la capsulite rétractile [7]. Elle vise à restaurer la mobilité de l’épaule et à réduire la douleur. Les séances de rééducation peuvent inclure des exercices d’assouplissement, des techniques de mobilisation passive et active, des exercices de renforcement musculaire ciblés sur les muscles de l’épaule, ainsi que des étirements spécifiques [8]. Une approche graduelle et adaptée à chaque patient est recommandée, en tenant compte de ses besoins et de ses capacités physiques. Il est important de travailler en étroite collaboration avec un professionnel de la rééducation, tel qu’un physiothérapeute ou un kinésithérapeute, pour élaborer un programme de rééducation personnalisé [9].

Une fois que la douleur est mieux contrôlée, le programme de rééducation se concentre sur l’amélioration de la mobilité articulaire. Des exercices d’assouplissement sont effectués pour étirer progressivement les tissus et les structures articulaires contractées. La mobilisation passive, où le thérapeute déplace l’épaule du patient, peut être utilisée pour augmenter progressivement l’amplitude des mouvements.

Ensuite, des exercices de renforcement musculaire spécifiques sont incorporés dans le programme de rééducation. Cela vise à renforcer les muscles de l’épaule, en particulier les muscles stabilisateurs de l’articulation, afin de restaurer la fonction et de prévenir les récidives. Les exercices peuvent inclure des mouvements de résistance, des exercices avec des bandes élastiques ou des poids légers, et des exercices fonctionnels qui reproduisent les activités de la vie quotidienne.

Enfin, des étirements spécifiques sont effectués pour maintenir et améliorer la mobilité de l’épaule. Ces étirements ciblent les muscles et les structures qui peuvent devenir raides et tendus en raison de la capsulite rétractile. Les étirements sont effectués avec précaution pour éviter d’aggraver la douleur ou de provoquer une nouvelle inflammation.

Traitement par infiltration

Parallèlement à la rééducation, les infiltrations articulaires peuvent être utilisées pour soulager la douleur et faciliter la rééducation. Les infiltrations consistent en l’injection d’un anesthésiant local et d’un corticostéroïde dans l’articulation de l’épaule. Ces infiltrations peuvent être réalisées précocement, dès que le radiologue identifie une résistance capsulaire, pour obtenir un effet antalgique et faciliter la rééducation [10].

Des études ont montré que les infiltrations de corticostéroïdes peuvent réduire l’inflammation de la capsule articulaire et améliorer les symptômes de la capsulite rétractile [11]. Cependant, il est important de noter que l’utilisation à long terme de corticostéroïdes peut présenter des effets secondaires potentiels, tels que la dégradation des tissus articulaires, et leur utilisation doit donc être soigneusement évaluée et surveillée.

Quelle est la place de la thérapie manuelle dans tout cela ?

Des données indiquent que certaines études ont montré l’intérêt de la thérapie manuelle dans le traitement de la capsulite de l’articulation de l’épaule [12]. Cependant, la revue Cochrane révèle que la thérapie manuelle est moins efficace qu’une infiltration et que l’association d’une infiltration à une distension articulaire est tout aussi efficace qu’un placebo d’ultrasons [13]. Bien que cela puisse être décevant, les retours des patients semblent indiquer une amélioration, même si cela peut être attribué à l’effet placebo.

Malgré ces constatations, il existe un consensus professionnel selon lequel la thérapie manuelle a sa place dans le traitement de la capsulite rétractile. Elle n’est peut-être pas un élément incontournable, mais elle peut être bénéfique pour certains patients qui y répondent mieux. Il ne faut pas interdire cette approche sous prétexte qu’elle serait moins efficace qu’un placebo d’ultrasons.

Outre la thérapie manuelle, d’autres approches thérapeutiques peuvent également trouver leur place dans le traitement de la capsulite rétractile. Parmi celles-ci, on peut citer la thérapie miroir, l’imagerie motrice, l’hypnose et même l’acupuncture. Cependant, davantage de recherches sont nécessaires pour évaluer leur efficacité spécifique dans le contexte de la capsulite rétractile.

Conclusion

En résumé, la capsulite rétractile est une condition de l’épaule qui se caractérise par une restriction de la mobilité et une douleur intense. Le traitement de la capsulite rétractile comprend généralement une rééducation précoce et régulière, visant à restaurer la mobilité et à réduire la douleur. Des infiltrations articulaires et la thérapie manuelle peuvent également être utilisées pour soulager la douleur et faciliter la rééducation. Cependant, il est important de consulter un professionnel de la santé pour un diagnostic précis et un plan de traitement adapté à chaque individu.

Bibliographie

[1] Neviaser, A. S., & Neviaser, R. J. (2011). Adhesive capsulitis of the shoulder. The Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons, 19(9), 536-542.

[2] Neviaser, A. S., & Neviaser, R. J. (2011). Adhesive capsulitis of the shoulder. The Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons, 19(9), 536-542.

[3] Neviaser, A. S., & Neviaser, R. J. (2011). Adhesive capsulitis of the shoulder. The Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons, 19(9), 536-542.

[4] Neviaser, A. S., & Neviaser, R. J. (2011). Adhesive capsulitis of the shoulder. The Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons, 19(9), 536-542.

[5] Zuckerman, J. D., & Rokito, A. (2011). Frozen shoulder: a consensus definition. Journal of Shoulder and Elbow Surgery, 20(2), 322-325.

[6] Neviaser, A. S., & Neviaser, R. J. (2011). Adhesive capsulitis of the shoulder. The Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons, 19(9), 536-542.

[7] Kelley, M. J., McClure, P. W., & Leggin, B. G. (2009). Frozen shoulder: evidence and a proposed model guiding rehabilitation. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 39(2), 135-148.

[8] Kelley, M. J., McClure, P. W., & Leggin, B. G. (2009). Frozen shoulder: evidence and a proposed model guiding rehabilitation. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 39(2), 135-148.

[9] Kelley, M. J., McClure, P. W., & Leggin, B. G. (2009). Frozen shoulder: evidence and a proposed model guiding rehabilitation. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 39(2), 135-148.

[10] Carette, S., Moffet, H., Tardif, J., Bessette, L., Morin, F., Frémont, P., … & LaBerge, M. (2003). Intraarticular corticosteroids, supervised physiotherapy, or a combination of the two in the treatment of adhesive capsulitis of the shoulder: a placebo-controlled trial. Arthritis & Rheumatism: Official Journal of the American College of Rheumatology, 48(3), 829-838.

[11] Buchbinder, R., Green, S., Youd, J. M., & Johnston, R. V. (2003). Corticosteroid injections for shoulder pain. Cochrane Database of Systematic Reviews, (1), CD004016.

[12] Kelley, M. J., Shaffer, M. A., Kuhn, J. E., Michener, L. A., Seitz, A. L., & Uhl, T. L. (2013). Shoulder pain and mobility deficits: adhesive capsulitis. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 43(5), A1-A31.

[13] Buchbinder, R., Green, S., Youd, J. M., & Johnston, R. V. (2003). Corticosteroid injections for shoulder pain. Cochrane Database of Systematic Reviews, (1), CD004016.

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